IA et assurance IARD : comment simplifier sans compromettre la qualité du risque ?

Une rencontre entre vision métier et innovation technologique

Continuity a récemment eu le plaisir d’animer une conférence aux côtés de José Schambacher, Directeur Produits, Marketing, Supports Techniques et Souscription IARD Pros & ESS à la MACIF, sur un thème central dans la transformation du secteur : l’impact de l’intelligence artificielle sur la souscription, la qualité du risque et le suivi du portefeuille en assurance professionnelle et entreprise.

Un marché vivant, exigeant, en mutation permanente

L’assurance IARD des professionnels se distingue fondamentalement de celle des particuliers. Là où un contrat habitation peut rester inchangé pendant plusieurs années, les risques d’une entreprise évoluent en permanence. Une activité qui se diversifie, une équipe qui s’agrandit, un nouveau site, une digitalisation accélérée, ou encore de nouvelles obligations réglementaires… Ces transformations imposent un suivi rigoureux.

Dans ce contexte, l’assureur doit devenir agile, capable d’actualiser sa connaissance du client tout au long de la vie du contrat. Cela implique de croiser efficacement des données internes et externes pour capter les bons signaux. L’intelligence artificielle permet d’automatiser cette collecte, de détecter les évolutions, et d’alimenter les métiers avec des informations fiables, pertinentes et à jour.

L’entreprise d’aujourd’hui ne sera pas la même demain. C’est à nous, assureurs, de suivre cette évolution en temps réel pour rester utiles – José Schambacher

Simplifier les parcours sans affaiblir la maîtrise du risque

Un enjeu majeur évoqué lors de la conférence est celui de la simplification des parcours. Les attentes sont fortes. 

  • Côté client, on attend des démarches plus fluides, des interactions moins redondantes, et des réponses rapides. 
  • Côté assureurs, les équipes veulent se concentrer sur les décisions à valeur ajoutée, et non sur des tâches répétitives de collecte d’informations.

L’intelligence artificielle répond concrètement à ces attentes. Elle peut enrichir automatiquement un dossier avec des données publiques à jour : indicateurs financiers, risques climatiques, publications réglementaires, état des bâtiments, etc. Elle détecte aussi les incohérences, les manques ou les signaux faibles. Cela permet aux souscripteurs d’arriver mieux préparés, avec une vision claire et contextualisée du risque.

Mais cette simplification ne doit pas se faire au détriment de la rigueur technique.
Simplifier les parcours est indispensable, mais cela ne doit jamais fragiliser nos règles d’acceptation ni affaiblir notre exigence technique – José Schambacher

L’objectif n’est donc pas d’automatiser la décision, mais d’outiller les experts pour qu’ils puissent exercer leur métier dans les meilleures conditions.

Des bénéfices concrets pour tous les acteurs

Les retours terrain sont déjà là. Pour les souscripteurs, le gain de temps est immédiat. En étant libérés de la collecte manuelle, ils peuvent se concentrer sur l’analyse, l’arbitrage, le jugement. Leur rôle gagne en profondeur et en confort d’exécution.

Les chargés de clientèle, quant à eux, arrivent mieux préparés aux rendez-vous. Ils disposent d’informations structurées dès l’amont, ce qui rend les échanges plus pertinents et plus efficaces.

Pour les sociétaires, le bénéfice est tout aussi tangible. Ils vivent un parcours plus fluide, reçoivent des conseils plus adaptés, et bénéficient d’une couverture mieux alignée sur leur réalité. Cela réduit les incompréhensions et renforce la satisfaction.

Enfin, pour l’assureur, l’impact est stratégique. Dans un marché professionnel où chaque souscription compte, améliorer la qualité technique du portefeuille est essentiel. L’IA aide à fiabiliser la sélection, à détecter les risques mal calibrés, et à renforcer la cohérence du portefeuille global.

Un levier clé pour anticiper les nouvelles exigences réglementaires

L’entrée en vigueur de la recommandation de l’ACPR sur le devoir de conseil en 2026 marque une étape importante. Désormais, le conseil ne devra plus être uniquement démontré à la souscription, mais tout au long de la vie du contrat.

Cela suppose un suivi actif des changements dans la situation de l’entreprise assurée. L’IA peut identifier ces signaux : une croissance rapide, une nouvelle activité, une exposition accrue… Autant d’éléments qui doivent déclencher une révision des garanties ou un contact proactif.

L’IA est un facilitateur du bon suivi des risques. Elle nous aide à prioriser les actions et à nous assurer que les garanties restent adaptées – José Schambacher

Une IA qui assiste, sans jamais se substituer

Un point central de l’échange : la place de l’IA ne doit jamais empiéter sur celle du souscripteur. Ce métier reste profondément humain. Il repose sur le jugement, l’expérience, le ressenti face à une situation parfois complexe ou atypique. Certains signaux ne sont pas encore lisibles par un algorithme, et c’est là que l’intelligence humaine reste irremplaçable.

L’IA a un rôle d’assistance, de préparation, de structuration. Mais la décision finale appartient à l’expert. Elle doit l’aider à prendre de meilleures décisions, plus rapidement et avec plus d’informations, mais en aucun cas se substituer à lui.

À la fin, la décision relèvera toujours d’une femme ou d’un homme. Notre métier reste un métier de ressenti autant que de technique.
– José Schambacher

La vision de Continuity

Chez Continuity, cette approche nous parle. Nous développons des solutions qui visent à augmenter la capacité d’analyse des équipes assurance, pas à la remplacer. Nos outils permettent d’automatiser la collecte, de surveiller l’évolution des entreprises, d’alerter en cas de changement significatif, ou encore de structurer l’information utile à la prise de décision.

Notre conviction est simple : la technologie doit s’adapter à l’expertise métier, et non l’inverse. L’IA ne doit pas standardiser les décisions, mais harmoniser les pratiques. Elle doit permettre de poser les bonnes questions, sans imposer une seule réponse.

Nous croyons en une souscription augmentée, où chaque professionnel dispose des bonnes données au bon moment, pour exercer son jugement avec fiabilité, confiance et responsabilité.

L’IA, un pilier de la transformation des métiers de l’assurance IARD

…à condition qu’elle soit bien pensée et bien utilisée.

Elle simplifie les parcours, améliore le suivi, renforce la conformité, et soutient la qualité technique. Mais la valeur ultime reste humaine. 

L’avenir de la souscription passera par une collaboration étroite entre intelligence artificielle et expertise métier, au service d’une assurance plus fluide, plus efficace et plus juste.

Nous remercions chaleureusement José et la MACIF pour leur vision, leur transparence et leur engagement dans cette transition.